Un blog pour....

Un blog pour...enfin se souvenir des (du) livre(s) que l'on arrive péniblement à refermer (à la dernière page, il va de soi !) après moultes péripéties spatio-(concentration douteuse dans bus bondé, conditions atmosphériques antipathiques -vent, pluie, grêle, neige, ombre, présence voisine de l'ennemi n°1- l'or-di-na-teur) temporelles (lecture en boucle du même paragraphe-voire de la même ligne- pour cause de fatigue extrême due à mise au lit tardive et exceptionnellement, réveil prématuré) mais aussi pratiques (notamment: survie délicate du précieux livre en cas de séance bronzage nécessairement assortie de crème solaire et autres produits huileux; persistance à la dégustation de desserts et autres boissons chaudes ou sucrées en présence de l'objet; perte de la page tant lue et relue pour cause de décornage involontaire ou croyance naïve de sa mémoire des chiffres etc). Et puis, surtout ! Parce que critiquer, ça fait du biiiiiien :)
PS: Merci à ma coloc chérie Elodie et ses gouts littéraires très avisés <3

samedi 22 septembre 2012

La malédiction d'Edgar, Marc Dugain


Si l'on pouvait s'étrangler de colère -ou d'indignation plutôt- à la lecture d'un livre, je crois que je serais morte vingt fois ! (non, ce post ne sera pas sujet à exagération du.tout. comme vous pouvez le pressentir)  Pas à cause de Marc Dugain, je vous rassure (quoique au final, si ! en fait non, ce sera ta faute à toi Elodie !! :p) mais à cause du contenu  de son livre !! Non mais, regardez comme ils sont BEAUX les frères Kennedy, et comme il est VILAIN cet horrible petit (non mais vraiment tout petit, c'est vrai hein) bonhomme d'Edgar Hoover !
(<- ici là sur la photo !) Et NON, je ne suis pas du tout biaisée (je suis toujours d'une objectivité absolue, il va de soi) , mais je ne PEUX PAS tolérer que l'on attaque les Kennedy comme c'est le cas dans La Malédiction d'Edgar, surtout quand on s'appelle Edgar Hoover et qu'on mériterait de MAUDIRE EN ENFER pour avoir été un horrible personnage indigne de figurer dans les livres d'histoire !  Et on ne porte pas préjudice à mes hommes politiques américains (que dis-je, hommes politiques tout court !) préférés de toute l'histoire de l'Humanité (même Bill (Clinton) et Barack (non, je ne ferai pas l'affront de préciser) ne viennent qu'ensuite !) sans impunité ! Alors, Edgar, ce post est pour toi. Good night, and... good luck* et... maudis sois-tu ! (c'est Marc qui l'a dit)

Bon alors, je pense qu'il est malgré tout important d'établir une vérité certes navrante, mais pour autant sans incidence sur l'amour inconditionnel que l'on se doit de porter à John, Bobby (et Teddy) Kennedy: oui, le clan Kennedy était un peu pourri jusqu'à la moelle d'histoires de mafias, de corruption, d'affaires extra-conjugales, de fricotage avec l'ennemi en temps de guerre, oui oui OUI. OK, je SAIS, tout ça. Mais de toute façon, tout est de la faute de Papa Kennedy (Joe Sr), c'est LUI le méchant, celui qui a crée la mauvaise réputation des Kennedy, d'abord ! Bon, je pourrais vous parler des Kennedy pendant des heures et des heures (ou plutôt , des lignes et des lignes), mais malgré les apparences, l'heure n'est pas à célébrer leur côté visionnaire et éclairé, leur volonté de promouvoir les droits sociaux, leur anti-ségrégationnisme, leur charisme, leur intelligence, hum, pardon.
Non, l'heure est à rétablir l'(affreuse) vérité sur Edgar Hoover, patron du FBI pendant près de cinquante ans (CINQUANTE ans ! ah, on peut parler des dictateurs hein !). Ayant 'servi' (enfin, 'trahi' serait plus approprié) huit Présidents, il est considéré comme ayant révolutionné le système d'enquête policière aux Etats-Unis (sachant que nous en France on avait déjà inventé tout ça depuis bien longtemps, je voudrais quand même préciser ! -pour une fois que je suis chauvine !): modernisation des techniques de police scientifique, centralisation des dossiers, incluant empreintes digitales, création d'équipes spécialisées, etc. Ok. soit. Mais mon dieu, mon dieu, MON.DIEU, cet homme a commis tellement de méfaits, d'abus de pouvoir, de trahisons envers son pays, ses présidents, ses concitoyens, que je ne sais même pas par où commencer.

En fait je réalise que vous n'avez probablement rien compris à la lecture de ce post pourtant fort clair et structuré (je suis sous le coup de l'émotion, encore) donc je vais tâcher de reprendre correctement, cette fois: cette fiction (oui, il s'agit d'une fiction -mais une fiction vraie !) prend la forme des mémoires de Clyde Tolson, le numéro deux du FBI et surtout, ami le plus proche d'Edgar (et amant présumé certain, par ailleurs), reconstituées par Marc Dugain grâce à des transcripts, extraits de dossiers du FBI, témoignages. Il me faut donc préciser que la parole du narrateur de ce livre -Clyde Tolson- ne sort donc effectivement pas directement de la bouche (ou de la plume) de Tolson lui-même. Qu'importe, on aura trèèèès bien compris l'idée.

Donc Edgar, né à Washington D.C., fils à maman qu'il restera jusqu'à la mort de celle-ci, rejoint le Bureau of Investigation (ex FBI) et en prend la tête en 1924 à un très jeune âge (moins de 30 ans !).
A partir de là, il n'aura de cesse de constituer des dossiers personnels incluant les détails les plus intimes de la vie privée de l'ensemble de ses connaissances (on se demande si sa mère n'avait pas son propre dossier aussi) et des personnalités politiques, artistiques, sportives, bref, tout le monde y passera, y compris et surtout les présidents et candidats à la présidentielle, qu'ils soient républicains ou démocrates.
Hoover fera de la chasse aux sorcières une priorité absolue, et son aveuglement anti-communisme est assez incroyable à lire (McCarthy semblerait presque modéré à la place !), allant jusqu'à des mises sur écoute (sa très grande spécialité- il avait mis sur écoute l'Amérique entière), des enquêtes sans rapport avec le domaine d'expertise du FBI, et menaces en tout genre, tout cela sous le prétexte du risque d'atteinte à la sureté du pays... une autre époque, ma foi...
Il avait développé une haine absolue des homosexuels -haha, alors que l'on sait bien sûr, qu'il était lui-même un hétérosexuel épanoui ! (hein, Clyde ?) et s'était mis en tête de ruiner -entre autres- la réputation de la First Lady, Eleanor Roosevelt qui, OH MY! aurait entretenu des relations fort peu appropriées avec des femmes et PIRE en fait ! des hommes plus jeunes qu'elles ! (peut-être l'un d'eux était-il même NOIR, si je me souviens bien. absolument outrageant, je comprends, pauvre petit Edgar si prude et vertueux !). Non mais au secours quoi.
Et bien sûr, sa haine la plus ouverte et ridicule se porta envers... ô surprise, les Kennedys. Je n'ai pas bien réussi à déterminer lequel de Bobby, John, ou Joe Sr il haïssait le plus, mais je crois qu'il aurait souhaité se débarrasser de Bobby en premier. Et quand je dis "débarrasser", ce n'est pas au sens politique ou moral du terme, mais c'est littéralement ! Mais oui, Edgar Hoover et son sbire de numéro 2 ont oeuvré et comploté (du moins selon le Clyde du livre) jusqu'au bout à l'élimination physique de JFK et de Bobby, usant pour cela de leurs liens avec la mafia, notamment. Pas de bol, la CIA et la mafia justement (vexées par la débâcle de la Baie des Cochons), leur coupera l'herbe sous le pied...
Ah oui, car Bobby avait passablement é.ner.vé Edgar (mais vraiment vénère) avec la création d'un comité parlementaire de lutte contre le crime organisé. En effet, Hoover a toujours refusé de reconnaître le crime organisé comme une priorité du FBI, qui a donc passé des décennies à se concentrer exclusivement sur les vilaines sorcières communistes. Car, nous dit Clyde, reconnaître le crime organisé comme priorité serait revenu à rappeler le rôle du FBI en la matière, et donc à révéler publiquement l'échec cinglant de l'organisation sur ce sujet (car en effet, je crois que l'on peut dire que le crime organisé a connu une période florissante sous le règne Hoover -oh surprise). Limpide, mon cher Edgar !

En tout cas, la haine permanente et viscérale qu'Edgar vouait à l'ensemble des politiciens américains -et des Américains en général, je dirais même, est impressionnante, je trouve. Et le tout est relaté par le ton ma foi fort neutre et objectif de ce faible de Clyde Tolson, qui n'aura eu pour accomplissement que le fait d'être un pion approbateur et complice du malfaiteur qu'était Edgar Hoover !

Voilà, maintenant comment conclure pour ne pas paraître complètement hystérique et diffamante ? Read the book ! Marc Dugain écrit vraiment très bien. Et faites-vous un avis par vous-même, peut-être qu'après tout vous compatirez avec Edgar et ne retiendrez que le héros du FBI, mais dans ce cas, je vous préviens, ce sera fini entre nous !! ;)

xxx

PS: à voir (ou pas forcément) sur le sujet: "J.Edgar", de Clint Eastwood (vous savez, ce grand acteur/réalisateur américain qui parle à un Obama fictif sur une chaise vide pendant les Conventions Républicaines !). Le point positif de ce film aurait été la présence de Leonardo Di Caprio, qui est en principe un gage quasi-automatique de qualité d'un film, mais en l'espèce, je trouve qu'il n'était pas l'acteur approprié pour le rôle. De plus, alors que le film retrace la vie d'Edgar de son entrée au FBI très jeune (vingtaine d'années) à sa mort (vieux!), ce sont les mêmes acteurs du début à la fin, plus ou moins bien grimés selon les âges. Et Leonardo est juste physiquement trop beau (alors que l'on a pré-établi ci-dessus, photo à l'appui -que Edgar était vilain vilain vilain) et le look 'Edgar, 80 ans' n'est pas du tout crédible ! Le film est bien réalisé par contre (ça me fait mal au coeur de dire ça, considérant mon désamour pour Clint) et les seconds rôles sont très bons (Naomi Watts en secrétaire à vie de Hoover, et Armie Hammer en Clyde Tolson enamouré).

PSS: à ne PAS voir sur le sujet: Les Kennedys, série TV en 7 épisodes (je crois) retraçant la vie des Kennedys (oui, vraiment !), tragiquement mal interprétée (à cause de Katie Holmes en Jackie notamment -le mythe tombe- et malgré la présence de Greg Kinnear en JFK et de Barry Pepper en Bobby, pourtant brillants acteurs), mal réalisée, mais il semblerait pourtant, assez fidèle à la réalité historique du clan Kennedy comme notamment retracée dans La Malédiction d'Edgar. Cependant, remplie de clichés éhontés et autres anecdotes mal choisies. C'est non, donc. Par contre, il existe un documentaire très bien fait visionnable sur youtube qui éclaire vraiment bien sur l'histoire du clan: http://www.youtube.com/watch?v=O6PXhGlmJxk
ou encore celui-là oh my god, je suis vraiment obsédée !!): http://www.youtube.com/watch?v=bRJiUr7m-dI&feature=related

* pour les incultes (:p): un film culte (héhé) à voir absolument - "Good night and good luck", de l'époque de Hoover justement. L'histoire vraie du journaliste de CBS Edward Murrow et de son équipe faisant le pari risqué d'affronter le sénateur McCarthy à l'époque de sa "chasse aux sorcières" contre les communistes (encore un brillant homme celui-là) http://www.imdb.com/title/tt0433383/ Et pour finir de vous convaincre, il y a George dedans (George... Clooney of course !!), et aussi Robert Downey Junior... plus aucune excuse là.

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