Un blog pour....

Un blog pour...enfin se souvenir des (du) livre(s) que l'on arrive péniblement à refermer (à la dernière page, il va de soi !) après moultes péripéties spatio-(concentration douteuse dans bus bondé, conditions atmosphériques antipathiques -vent, pluie, grêle, neige, ombre, présence voisine de l'ennemi n°1- l'or-di-na-teur) temporelles (lecture en boucle du même paragraphe-voire de la même ligne- pour cause de fatigue extrême due à mise au lit tardive et exceptionnellement, réveil prématuré) mais aussi pratiques (notamment: survie délicate du précieux livre en cas de séance bronzage nécessairement assortie de crème solaire et autres produits huileux; persistance à la dégustation de desserts et autres boissons chaudes ou sucrées en présence de l'objet; perte de la page tant lue et relue pour cause de décornage involontaire ou croyance naïve de sa mémoire des chiffres etc). Et puis, surtout ! Parce que critiquer, ça fait du biiiiiien :)
PS: Merci à ma coloc chérie Elodie et ses gouts littéraires très avisés <3

lundi 30 janvier 2012

L'enfant allemand -Camilla Läckberg



En voilà une couverture alléchante ! Un bébé tatoué coiffé à la Marie-Antoinette qui semble fumer une tétine-pipe dans un landau Made in Nazi, que demander de plus ?
En plus c'est une auteur suédoise, je n'ai jamais lu de roman suédois, et c'est édité par la renommée collection Actes Sud. So, lesen wir jetzt !

Erica Falck, l'héroïne, est une jeune journaliste/écrivain,  récemment mariée à l'inspecteur Patrick Hedström, et toute jeune maman. Découvrant dans le grenier le journal intime de sa mère qu'elle n'a que très peu connue, ainsi qu'une brassière tâchée de sang et une médaille ornée d'une croix gammée. Le début de son enquête l'amène à rencontrer un historien, qui sera assassiné quelques jours après. Mystère, mystère...

Bon. je ne réaliserai qu'a posteriori que ce roman fait partie d'une série policière dont Erica est l'héroïne et a déjà vécu toutes sortes d'aventures - ce n'est pas faute d'avoir été clairement indiqué sur la quatrième de couverture 'Dans ce cinquième volet des aventures d'Erica Falck'. Mais comprenez, j'étais tellement emballée et accaparée par la première de couverture que je n'ai même pas retourné le bouquin ! Ca m'apprendra...

Car franchement, ce roman est digne d'un collégien de cinquième ! (ok, peut-être un collégien de cinquième doué en littérature). Quant à l'intrigue, elle partait d'une bonne idée, c'est certain, mais.. mais, comment dire... non ce n'est pas captivant du tout ni bien ficelé comme un bon roman policier d'Agatha Christie ou de Patricia Cornwell ! Pardon d'être aussi méchante, mais c'est une méchanceté constructive !
Les dialogues sont simplistes et laborieux, les termes employés ne sont pas du tout appropriés au contexte, les phrases se limitent au Sujet+Verbe (parfois, on arrive jusqu'au COD, voire, voire le COI !). Bref, vous l'aurez compris, je ne suis absolument pas fan du style, à chaque page j'avais envie de poser le livre et le réécrire en style plus fluide (d'accord, je fais très arrogante comme ça, Mlle-qui-se-croit-meilleure-qu'un-écrivain, et je ne dis pas que j'aurais fait mieux, attention !mais c'est en tout cas l'envie qui me démangeait). J'ai l'impression de relire mes rédactions de collège, et je crois que mon pauvre petit roman tapé à la machine écrire de Papy quand j'avais 8 ans a plus de suspense que celui-là - c'est dire, car l'intrigue de mon roman policier ne dépassait pas lui-même le suspense d'une huître tentant de faire la course avec une baleine (admirez la métaphore si recherchée !).

Et puis un exemple de grande intuition policière: l'inspecteur à son chef (un EN.QUE.TEUR donc !)
- Vous avez vérifié ses comptes bancaires ?Ca peut peut-être donner quelque chose ?réfléchit Patrick à voix haute.
Martin secoua la tête, agacé de ne pas y avoir pensé lui-même.
EUH... c'est sûr qu'avec de tels policiers, l'enquête risque d'avancer fort vite !

Juste pour le plaisir, voici un autre exemple de brillance:
"-Et les garçons qui sont entrés dans la maison ? On a pris leurs empreintes ?
(...)
-Ben, c'est à dire... oui et non. J'ai pris les empreintes digitales et celles des chaussures d'Adam, mais je n'ai pas trop eu le temps pour l'autre..."

Bon bref, la cata quoi...

Olivia a eu beau me dire que l'ensemble des livres de la série est super, elle était quand même d'accord pour  dire qu'il fallait un certain temps pour rentrer dans le livre...j'aurais du prendre plus longtemps pour le lire alors ? :p

Une dernière solution possible: un problème de traduction ??? peut-être le suédois -comme le finnois (vous vous souvenez de Purge ?) est-il une langue difficile à traduire ?!










L'étudiant étranger -Philippe Labro



Bon d'accord, d'accord, j'avoue que j'ai d'abord acheté ce livre parce que le résumé de la quatrième de couverture mentionne des mots comme 'université de Virginie', 'c'est le temps d'une Amérique sage, celle d'avant l'explosion des moeurs et le fracas des années soixante' et parce que sur la première de couverture, on devine deux étudiants en road trip. Donc, en bonne addict des Etats-Unis, et frustrée de n'avoir jamais expérimenté la vie d'un campus américain (il faut bien avoir de quoi se plaindre !), il me faut ce livre et partager l'expérience de Philippe Labro au cours de son année universitaire américaine !
Et puis, les 1950's-1960's aux Etats-Unis, ce sont les années de toutes les nouveautés et de toutes les expériences: JFK, Martin Luther King, la lutte pour les droits civils, les débuts d'Elvis et du RnB (le vrai, l'original, celui qui veut vraiment dire Rythm & Blues et pas Ridiculous & Bling-Bling comme aujourd'hui, celui de Fats Domino et Ray Charles), l'époque des Buick et des dinners'. Bref, l'Amérique chérie -d'accord aussi, l'Amérique qui n'avait pour autant pas encore compris que les blancs et les noirs sont nés libres et égaux et bénéficient des mêmes droits et prônait encore la ségrégation et la suprématie blanche... Mais justement, ces années-là sont l'époque charnière de la révolution sociale, politique et culturelle !

Bon, revenons à nos moutons. A Philippe Labro plutôt. Titulaire d'une bourse d'études décernée par son lycée en France, l'auteur part pour une année d'étude dans une prestigieuse faculté américaine (désolée, impossible de me rappeler laquelle !!) en Virginie. On est donc en 1954 (année de naissance de ma maman ! :-)) et l'étudiant brillant et sûr de lui s'apprête à découvrir le rêve américain en tant qu'étranger aux Etats-Unis. Pas facile donc, d'étudier dans un autre pays, de se sentir étranger, de devoir se faire de nouveaux amis dont les habitudes sont plutôt éloignées de celles des étudiants français, de découvrir un monde partagé selon la couleur de peau. On le suit donc à travers ses péripéties scolaires, ses aventures amoureuses, et ses réflexions diverses.
En tout cas, une année n'aura apparemment pas suffit à satisfaire sa soif de découverte américaine. La suite de cette autobiographie s'appelle "Un été dans l'Ouest" ;-)

Pour info: Philippe Labro est écrivain, journaliste (il a fondé Direct 8) et parolier...

Come on, let's go on the road again ! :-) (petite allusion au roman de Jack Kerouac 'On the Road', je devrais préciser roman 'cultissime', que j'essaie désespérément de lire depuis des années, sans succès ! I'll succeed one day !)

xxx


Paris vs New-York

Vous l'aurez peut-être remarqué en arrière plan de ce blog sur mon étagère, il s'agit d'un petit bouquin d'illustrations édité par Vahram Muratyan, qui dessine les différences entre Paris et New-York. C'est drôle, et très bien vu !
Il tient aussi un blog: http://parisvsnyc.blogspot.com/
Now it's up to you: Paris or New-York ? :-)

Enjoy !
xxx


dimanche 29 janvier 2012

Le vieux qui lisait des romans d'amour -Luis Sepulveda



Aaaaaah los autores de l'America Latina, son una delicia para los lectores del mundo ! :-)

Ce petit livre de l'écrivain chilien Luis Sepulveda est un délice de légèreté et de fraîcheur ! Il se lit d'une traite, et l'on est immédiatement propulsé au coeur de la forêt amazonienne, avec le 'vieux'. Le 'vieux', c'est Antonio José Bolivar, un vieux monsieur sans dent, qui à défaut de parler, lit- oh surprise !- des romans d'amour. Pourquoi des romans d'amour seulement ? Disons qu'il a ses raisons ! :-)
Isolé parmi les habitants du village d'El Idilio (qui n'a pourtant rien d'idyllique semble-t-il !), Antonio José a pourtant une connaissance sans faille de la forêt amazonienne, acquise au cours des années passées en compagnie des Shuars, peuple 'indigène' maltraité par l'autoritaire et peu scrupuleux maire du village.
Lorsque celui-ci accuse les Shuars du meurtre d'un chasseur blanc, le vieux s'en va affronter "l'ennemi", une majestueuse panthère. Vient le tête-à-tête... fatal ?

Ce petit livre est bien sûr une dénonciation à demi-cachée des agissements inconscients et brutaux des industriels détruisant la forêt amazonienne et mettant par là-même en danger tout un écosystème et la survie des populations locales. Le livre est d'ailleurs dédié à Chico Mendes, son ami 'ardent défenseur de l'Amazonie et l'une des figures les plus illustres et les plus conséquentes du mouvement écologique universel', assassiné par "une bande d'assassins armés et payés par de plus grands criminels, de ceux qui ont tailleur et manucure et qui agissent au nom du "progrès"...

Mucias gracias a Elodie por haberme prestado esto libro ! :p

Des souris et des hommes -John Steinbeck



Le roman culte de John Steinbeck -Prix Nobel de Littérature, s'il faut le rappeler !, à lire en une journée tout compris ! De l'efficacité littéraire comme il ne s'en fait plus !

C'est l'histoire de George et Lennie, compagnons de route plus d'infortune que de choix, qui arrivent dans un ranch californien pour trouver du travail, après avoir fui leur précédent emploi en raison des agissement incontrôlés et regrettables de Lennie envers la gente féminine.
Lennie apparaît comme un grand garçon crédule et naïf, sûrement simple d'esprit,apparemment incapable, obsédé par les souris et les lapins. Quant à George, on l'imagine petit et sec, cynique face à la 'bêtise' de Lennie, n'hésitant jamais à le rabrouer de façon brute et cassante. Malgré tout, ils se disent eux-mêmes meilleurs amis et George a toujours protégé Lennie malgré leurs diverses péripéties, ils rêvent tous les deux du lopin de terre dont ils seront un jour propriétaires, et qui permettra enfin à Lennie d'élever ses lapins.
Arrivés au ranch, ils doivent s'intégrer au sein du dortoir où vivent d'autres travailleurs saisonniers mais les choses s'avèrent plus compliquées que prévues. La méfiance est de mise et les tentations pour Lennie sont trop grandes et alors que le rêve est à portée de main, le dénouement s'annonce tragique...

Le style est d'une grande simplicité -la scène est plantée dans les années 1930 de la Grande Dépression et le langage employé est du plus rudimentaire (il faut bien coller aux personnages de fermiers du Sud Ouest). Il paraîtrait que le langage aurait choqué l'Amérique puritaine et aurait été considéré comme vulgaire et offensif.
Quoiqu'il en soit, Steinbeck reflète parfaitement l'atmosphère de pauvreté et de dépression dans l'Amérique de l'Ouest des années 30.

Selon les commentaires, le roman serait inspiré de la vie de Steinbeck lui-même, garçon de ferme (cowboy quoi !) dans sa jeunesse dans un ranch en Californie.
Et selon la préface du livre, le titre Des souris et des hommes est emprunté à un poème de Robert Burns (vous savez, le poète écossais !): "the best laid schemes o'mice an'men gang aft a-gley" (les plans les mieux conçus des souris et des homes souvent ne se réalisent pas).

Pour la suite John Steinbeck -A l'Est d'Eden (d'accord, je l'ai surtout acheté après une session James Dean intensive) et Les raisins de la colère (lu au lycée mais oeuvre à relire obligatoirement !