"A la mémoire de tous ceux qui ont été assassinés par l'obscurantisme. A la mémoire de tous ceux qui ont donné leur vie pour l'intégrité de l'Iran..."
"...Je sais que la lumière vaincra les ténèbres, et que l'Iran, comme le phénix, renaîtra de ses cendres."
Rarement un livre ne m'aura autant bouleversée je crois... et non, je ne parle pas de Twilight, ni de Hunger Games (qui fera l'objet d'un futur post sous peu, si si il le faut !) ou de Romeo et Juliette, mais des Mémoires de Farah Pahlavi, l'ancienne Impératrice d'Iran, et veuve du dernier Shah d'Iran.
Son livre est une véritable déclaration d'amour à son pays, l'Iran, aux Iraniens, et à son mari le Shah. Alors pardon si ce post est très long, mais j'ai tellement à écrire dessus !
L'impératrice nous plonge dans ses mémoires, depuis la disparition de son père chéri alors qu'elle n'était qu'une enfant, à ses études d'architecture à Paris, puis à sa rencontre (fortuite ?) avec Mohammed Reza Pahlavi, Shah d'Iran récemment divorcé de Soraya, la 'princesse aux yeux tristes' qui ne pouvait lui donner d'héritier. Naît une véritable histoire d'amour, une 'true love story' qui ne cessera que par la mort du Shah en 1980, après un douloureux et tragique exil.
On vit avec elle le bonheur de voir les réformes menées par le régime (certes, autoritaire) du Shah ayant réussi à sortir l'Iran du Moyen Age et accéder à un essor économique et culturel fulgurant, auquel elle est pleinement associée. L'Iran est alors à son apogée, c'est un pays influent sur la scène internationale, les voyages officiels sont incessants et le Shah est une figure respectée.
On partage ses bonheurs répétés à la naissance de leurs quatre enfants, et surtout, de Reza, leur premier fils et le future héritier tant espéré !
Puis on s'inquiète comme elle, de la contestation grandissante fin 1970 contre le régime du Shah, mélangée d'opposants pro-droits de l'homme, d'étudiants et d'intellectuels mais surtout, une opposition menée par le futur chef religieux du pays, l'Ayatollah Khomeini, alors exilé en France (...je m'abstiendrai -difficilement- de tout commentaire politique... mais grrr, quand même, me dire que mon pays a hébergé en grandes pompes -Khomeini logeait dans un manoir de Neauphle le Chateau- ce fou fanatique qui a détruit ce merveilleux pays qu'était l'Iran, je m'étrangle...)
On suit au jour le jour la descente en enfer du Shah, dont le peuple réclame de plus en plus régulièrement, et violemment, la chute, le départ, puis la mort.
On imagine l'incompréhension du Shah et de l'impératrice face à ces évènements, car il leur paraissait si inconcevable que des intellectuels, des étudiants ayant fait leurs études aux Etats-Unis ou en France, des iraniens ayant bénéficié des réformes agraires et culturelles notamment (l'impératrice a oeuvré activement, avec le soutien du Shah, pour le droit des femmes et l'éducation)puissent adopter un comportement si péremptoire et obscur.
On comprend que l'élite intellectuelle et les jeunes étudiants croyant alors manifester pour un régime plus démocratique et respectueux des droits de l'Homme, réclamant plus de liberté d'expression, seront manipulés depuis le début par ces fanatiques religieux qui n'auront en tête que de gouverner l'Iran par la religion extrémiste et instaurer une propagande anti-Shah par tous les moyens, tous plus vils les uns que les autres. L'impératrice, tout comme le Shah de son vivant, n'auront de cesse de reconnaître que les formidables progrès accomplis en Iran en quelques années seulement n'ont pu se faire que dans le cadre d'un régime conservateur et de libertés très encadrées.
Le Shah écrit d'ailleurs dans ses propres mémoires, que son objectif était d'instaurer les bases d'un Etat fort économiquement afin de laisser à son fils Reza, la possibilité de gouverner de façon éclairée et plus ouverte. Il n'aura jamais eu l'occasion de prouver ses dires...
Le Shah a continuellement affirmé avoir refusé d'employer la force contre sa population, malgré les manifestations d'une violence rare qui se tenaient tous les jours au cours de l'année 1978 et début 1979.
Après des mois de contestations, de manifestations et les discours enflammés de Khomeini, le Shah abdique et quitte l'Iran en février 1979 avec son épouse et ses proches. Commence alors un exil infernal, qui les mènera dans les rares pays où les dirigeants acceptent de les accueillir (l'Egypte du président Sadate leur sera toujours fidèle, c'est d'ailleurs au Caire que le Shah perdra sa longue lutte contre le cancer...). A ce moment précis je hais, hais! la politique, la diplomatie et leurs enjeux qui font que une minute un individu est adulé et reconnu comme un chef d'état respecté et l'instant d'après, il n'est qu'un vulgaire criminel, persona non grata où qu'il aille. Bien sûr, c'est cela, les intérêts diplomatiques, et c'est le jeu de l'Histoire et des relations internationales. En attendant, qui se mord les doigts d'avoir soutenu le départ du Shah, maintenant que l'Iran a plongé dans une folie moyennageuse absolument prévisible ?? Bref, je m'emporte...
Le Shah et sa famille trouveront donc asile un temps en Egypte, puis au Maroc, où le chef des renseignements français (!) les avertit que leur présence met en danger le roi. Vient ensuite le les Bahamas, puis un séjour à l'hôpital aux Etats-Unis, qui ne les acceptent que pour cette raison (l'Impératrice note avec une cruelle ironie que des centaines de manifestants crieront jour et nuit Mort au Shah sous les fenêtres de sa chambre d'hôpital, alors qu'il lutte déjà contre la mort...). Ils séjournent ensuite au Mexique, puis au Panama, où s'affronteront de manière ubuesque des médecins américains, français et panaméens sur le sort du Shah, dont l'état se dégrade inexorablement. Le Shah mourra en Egypte, isolé et dénigré de tous, où fut également enterré son père, l'ancien Shah d'Iran.
Sa mort fut accueillie par des célébrations en Iran, alors que seulement quelques uns réalisent le drame qui s'ouvre...
L'Impératrice subira d'autres tragédies familiales, ses deux plus jeunes enfants se suicideront.
Alors voilà, le Shah n'est plus, le fanatisme religieux règne, et l'Iran est toujours dans les ténèbres... pauvre Iran...
PS: je suis tout à fait consciente que ces mémoires sont inévitablement subjectives et qu'elles ne racontent qu'une version de l'Histoire. J'espère avoir le temps un jour, de pouvoir lire d'autres témoignages, notamment ceux relatant les persécutions dont ont été victimes certains Iraniens sous le régime du Shah (journalistes, écrivains, opposants...).
Cela étant, j'ai pu lire que beaucoup d'Iraniens exilés lors de la révolution regrettent l'état actuel de leur pays et avouent leur nostalgie de l'ancien régime...
Le Shah et sa famille trouveront donc asile un temps en Egypte, puis au Maroc, où le chef des renseignements français (!) les avertit que leur présence met en danger le roi. Vient ensuite le les Bahamas, puis un séjour à l'hôpital aux Etats-Unis, qui ne les acceptent que pour cette raison (l'Impératrice note avec une cruelle ironie que des centaines de manifestants crieront jour et nuit Mort au Shah sous les fenêtres de sa chambre d'hôpital, alors qu'il lutte déjà contre la mort...). Ils séjournent ensuite au Mexique, puis au Panama, où s'affronteront de manière ubuesque des médecins américains, français et panaméens sur le sort du Shah, dont l'état se dégrade inexorablement. Le Shah mourra en Egypte, isolé et dénigré de tous, où fut également enterré son père, l'ancien Shah d'Iran.
Sa mort fut accueillie par des célébrations en Iran, alors que seulement quelques uns réalisent le drame qui s'ouvre...
L'Impératrice subira d'autres tragédies familiales, ses deux plus jeunes enfants se suicideront.
Alors voilà, le Shah n'est plus, le fanatisme religieux règne, et l'Iran est toujours dans les ténèbres... pauvre Iran...
PS: je suis tout à fait consciente que ces mémoires sont inévitablement subjectives et qu'elles ne racontent qu'une version de l'Histoire. J'espère avoir le temps un jour, de pouvoir lire d'autres témoignages, notamment ceux relatant les persécutions dont ont été victimes certains Iraniens sous le régime du Shah (journalistes, écrivains, opposants...).
Cela étant, j'ai pu lire que beaucoup d'Iraniens exilés lors de la révolution regrettent l'état actuel de leur pays et avouent leur nostalgie de l'ancien régime...
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